13 conseils de bonnes pratiques d’hygiène pour les élevages de chevaux

Bien souvent, plus on en apprend sur les maladies infectieuses équines – telles que la grippe équine, la rhinopneumonie et la morve – plus la perception de danger semble importante. Pourtant, l’application de mesures de prévention, combinées à une bonne hygiène, permettent de maintenir facilement les maladies infectieuses hors des écuries.

S’il n’est pas toujours aisé d’appliquer concrètement toutes les recommandations en matière d’hygiène pour protéger nos chevaux au quotidien, sachez que le plus important n’est pas de savoir ce qui est « le mieux », mais plutôt ce qui est « faisable et applicable en fonction du temps et des ressources disponibles ». Soyons honnêtes : qui n’a jamais fait l’impasse sur une bonne séance de nettoyage après une journée de travail bien remplie ?

Voilà pourquoi nous avons rassemblé sur cette page 13 conseils pratiques et réalisables pour empêcher les maladies infectieuses de passer la porte de vos écuries. Afin de vous faciliter la tâche, nous avons pris en compte les mesures que vous devez absolument appliquer et les manières de les intégrer au mieux à votre quotidien.

1 – Évitez les contacts nez à nez

Afin de réduire la transmission de maladies, il est primordial d’éviter autant que possible les contacts nez à nez entre chevaux. Bien souvent, l’on pense que les mesures d’hygiène et de prévention en écurie ne sont nécessaires que lorsque les chevaux sont exposés à un risque accru de maladies (lors d’une épidémie de grippe, de rhinopneumonie ou de morve dans votre région, par exemple). Cependant, à ce stade, il est déjà trop tard pour les mettre en place : les mesures de prévention et d’hygiène doivent être contrôlées et appliquées tous les jours, et pas uniquement lors d’une épidémie.

Si votre cheval a des contacts avec d’autres chevaux, il est préférable que ce soit avec un nombre limité d’entres eux et toujours les mêmes, dont vous connaissez les propriétaires et le statut sanitaire (vaccinés contre quelles maladies)

2 – Elaborez un plan de prévention avec votre vétérinaire

Réfléchissez de manière critique à la manière dont une maladie pourrait pénétrer dans votre écurie ou élevage ou à la manière dont vos chevaux pourraient être exposés à des risques de transmission, sans même que vous ne le sachiez. Réfléchissez ensuite à ce que vous pourriez faire vous-même pour réduire ces risques. Pour un bon contrôle des maladies infectieuses, il est recommandé d’établir, avec votre vétérinaire, un plan de prévention adapté à votre situation (il n’existe pas de plan standard). Demandez donc à votre vétérinaire d’évaluer votre écurie et de vérifier s’il existe des lacunes dans la politique de prévention sanitaire actuelle. Etablissez ensuite un nouveau plan de prévention, traduisez-le en points d’action concrets pour réduire les infections provenant de l’extérieur et communiquez-le clairement à tous les membres de votre équipe.

3 – Evitez d’utiliser le même matériel pour plusieurs chevaux

Attribuez dans la mesure du possible un matériel d’entretien (brosses, éponges) ainsi qu’un équipement (brides, couvertures, licols) à chaque cheval et nettoyez toujours le cuir et les mors après utilisation. Veillez également à nettoyer les tapis de selle, essuies, bandes et guêtres au moins une fois par semaine à 60 degrés.guêtres

Pour limiter la propagation des maladies, ne partagez pas le matériel d’un cheval avec ses congénères !

4 – Faites attention aux nuisibles

Les chevaux et les êtres humains ne sont pas les seuls vecteurs de maladies dans les élevages équins : les nuisibles constituent également un risque pour vos chevaux ! Les souris, rats, mouches, taons ou encore moustiques peuvent en effet propager plusieurs maladies contagieuses telles que le virus du Nil occidental (moustiques) et la leptospirose (rongeurs) dans vos écuries. Pour lutter contre les rongeurs et insectes, gardez les conteneurs d’aliments fermés et évitez l’eau stagnante.

5 – Pensez à la vaccination

Pour obtenir une bonne immunité de groupe, la couverture vaccinale nationale doit atteindre les 70%. Malheureusement, ce chiffre est actuellement inférieur à 50 %. Ainsi, chaque année, des chevaux qui n’ont pas été vaccinés, ou qui ne l’ont pas été correctement, tombent malades. Attention : même les chevaux qui ne quittent jamais leur écurie peuvent être exposés à des agents pathogènes ! Comment ? Par l’intermédiaire d’autres chevaux (qui quittent parfois les lieux ou passent simplement à proximité), de personnes (qui ont eu des contacts avec d’autres chevaux), d’insectes contaminés (par le virus du Nil occidental, par exemple) ou encore par voie aérienne (comme la grippe). La vaccination est souvent la mesure la plus simple pour de minimiser les risques de maladie. Pensez-y !

6 – Séparez les chevaux d’élevage des chevaux de sport

Il est important de séparer vos chevaux d’élevage de vos chevaux de sport. En effet, ces derniers quittent fréquemment l’écurie pour se rendre à des compétitons et aux entrainements, ce qui constitue un facteur de risque pour les autres chevaux de votre élevage.

7 – N’utilisez pas de nettoyeur haute pression pour le nettoyage de votre écurie

Le nettoyage à haute pression ne tue pas les agents pathogènes. En réalité, il risque même dpropager par aérosol les bactéries dans les coins et recoins de votre exploitation car, en projetant l’eau, vous créez un environnement humide et propice à ces dernières. En outre, les surfaces lisses et exemptes de matières organiques telles que le fumier et la poussière sont faciles à nettoyer et les nettoyeurs haute pression peuvent endommager ce type de surface, rendant la désinfection plus difficile par la suite.

8 – Isolez les nouveaux chevaux pendant au moins deux semaines

Lorsque de nouveaux chevaux arrivent dans votre élevage équin, isolez-les des chevaux qui y résident déjà et vérifiez s’ils présentent des signes de maladies. Pour ce faire, prenez leur température tous les jours vers la même heure.

9 – Demandez toujours aux professionnels équins (maréchal-ferrant, sellier, dentiste ou ostépathe) de se laver les mains avant de toucher vos chevaux

Les vétérinaires , maréchaux-ferrants et autres professionnels du monde équin, comme les entraîneurs ainsi que toute personne qui vient tresser ou tondre vos chevaux, peuvent très facilement transmettre des maladies s’ils n’ont pas pris les mesures de précaution adéquates. Allant d’un cheval à un autre, d’une élevage ou manège à l’autre, ils peuvent en effet faciliter la transmission d’agents pathogènes. Veillez donc à ce que toute personne en contact direct avec les chevaux se lave soigneusement les mains avant d’entrer dans vos écuries et entre chaque cheval manipulé.

10 – Ne transportez pas de chevaux étrangers dans votre propre van ou remorque

Lors de concours, remettez directement votre cheval dans le van et ne faites jamais monter de chevaux étrangers dans votre remorque ou votre van. Si vous devez transporter un cheval étranger, ne le faites que s’il n’entre pas en contact avec vos propres chevaux. Aussi, après tout transport d’un cheval étranger, nettoyez et désinfectez minutieusement l’intérieur de votre van et séchez-le bien.

11 – Nettoyez un box temporaire avant d’y mettre votre cheval

Si vous devez héberger temporairement vos chevaux dans une autre écurie (pour les vacances, vosles compétitions, etc.), nettoyez minutieusement le box avant d’y mettre votre cheval. S’il n’est peut-être pas réaliste de frotter les murs d’une écurie de compétition de haut en bas, il peut être judicieux de désinfecter les zones où les chevaux passent le plus de temps. Dans tous les cas, nettoyez l’avant du box ainsi que les portes, nettoyez et désinfectez les contrôlez les abreuvoirs et les mangeoires et fermez-les si nécessaire.

12 – Prenez régulièrement la température de votre cheval

Savez-vous comment prendre la température de votre cheval et quelle est sa température normale ? La température normale des chevaux se situe entre 37,2 et 38,3°C. En connaissant la température habituelle de votre cheval, vous pourrez rapidement déceler un problème.

13 – Vérifiez quotidiennement que votre cheval ne présente pas d’anomalies cliniques…

…afin de pouvoir reconnaître rapidement une éventuelle maladie infectieuse. L’absence d’appétit, la léthargie, la dépression, la fièvre, l’écoulement nasal, la toux, la diarrhée, une éruption cutanée aiguë ou des changements neurologiques sont des signes que quelque chose ne va pas.

En cas de doute, contactez toujours votre vétérinaire.

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